Aux Antilles, tout le monde le connaît. 9 personnes sur 10 l'ont dans le sang. C'est un perturbateur endocrinien qui fait de la Martinique la championne du monde des cancers de la prostate. A cause de lui, le nombre de prématurés ne cesse d'augmenter. Il a contaminé un tiers des terres agricoles, les tubercules, la viande, les œufs ; il a pollué les sources et les rivières, touché les poissons et les fruits de mer. Inventé en Amérique, on a perdu sa trace en Europe et personne ne semble pressé de le retrouver. C'est un pesticide toxique et persistant dont on ne se débarrassera pas avant plusieurs siècles. Pour quelques bananes de plus, il a tout contaminé… jusqu'à la politique.
Interdit aux USA depuis 1976, classé cancérigène par l'OMS, le chlordécone a continué d'être utilisé sur les bananeraies des Antilles jusqu'en 1993, suite à plusieurs dérogations arrachées au gouvernement français par le lobby des gros planteurs.
Le pesticide a tout contaminé sur son passage : l'eau, les sols, le bétail, la mer... 92% de la population antillaise est porteuse de ce perturbateur endocrinien et aujourd'hui la Martinique détient le record du monde du cancer de la prostate.
Restée jusqu'ici une affaire franco-française, ce documentaire donne pour la première fois une dimension internationale à l'affaire, avec des séquences aux USA, en Belgique et en Allemagne. Le chlordécone a en effet été utilisé en Europe pour lutter contre le doryphore de la pomme de terre. Un nouveau scandale en perspective ?
Un film de Bernard CRUTZEN
France / 2019, long métrage documentaire / 1h11 min & 52mn
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