Du Samedi 31 mars, 7h00 du matin, jusqu'à lundi 02 avril 2012, 6h00 du matin.
Film diffusé en intégralité.
Jusqu'au 22 avril, Télérama.fr publie le journal de campagne de cent personnalités du monde culturel. Aujourd'hui, la documentariste Valérie Osouf.
"Si on ne se penche pas sur le sort des étrangers, si on ne voit pas ce que nos lois sont capables de produire, on ne mesure pas l'abaissement de notre degré de démocratie."
Simone Gaboriau, magistrate.
"L'Identité nationale" - un film documentaire
Dans un mouvement de résistance au discours sur l'immigration qui a progressivement gangréné le champ politique au cours de ces trente dernières années et franchi un cap inadmissible sous le dernier mandat présidentiel, ce film propose d'écouter des paroles, en prenant le temps de les laisser se construire, se répondre les unes aux autres et s'articuler.
"Parole" : langage symbolique humain destiné à communiquer la pensée. À distinguer des communications orales diverses comme les cris, les alertes, les gémissements.
Paroles rarement entendues (1), celles de sortants de prison étrangers ayant subi la double peine - qui, contrairement à l'effet d'annonce de Nicolas Sarkozy en 2003, existe toujours (2) -, paroles d'élus, de professionnels de la justice ou de chercheurs, paroles qui se recoupent, se complètent et dessinent peu à peu la structure de ce que les Britanniques appellent institutional racism (3) et que nous pourrions nommer xénophobie d'État, traversant ainsi l'une des géographies de notre République : police, tribunaux, préfectures et prisons.
En réfléchissant ainsi le rapport que notre État-Nation entretient avec l'Étranger, L'Identité nationale nous invite à redéfinir notre position de citoyens et à questionner les contours comme les fondements de notre propre identité française.
L'Identité nationale, de Valérie Osouf, à voir en intégralité sur Telerama.fr jusqu'au 2 avril. En salles à l'automne.
Valérie Osouf est réalisatrice de documentaires. Après un bref séjour en fac d'histoire et de philosophie et une formation théâtrale chez Véronique Nordey, elle part vivre quelques années à Dakar, où elle réalise Sans commentaire - le pays où l'on n'arrive jamais, avec des Sénégalais expulsés de France. S'ensuivent un master en journalisme, quelques années de presse radio et d'assistanat à la réalisation et une formation en scénario à la Fémis. En 2008, elle coréalise avec Gaëlle Le Roy Cameroun, Autopsie d'une Indépendance. Né de l'initiative d'Audrey Kiéfer, alors bénévole à la commission prison de La Cimade (4), produit par Granit Films, société fondée avec les cinéastes Newton I. Aduaka et Alain Gomis, L'Identité nationale est son premier long-métrage.